existence et permanence

Le 21 mars dernier, je terminais mon précédent blog de la manière suivante :

Nous saurons alors la permanence de l'Univers par l'inexistence de notre Ego.

Aujourd'hui 22 Mars, voici une nouvelle stance :

DANS LE REVE ON DISTINGUE CLAIREMENT ET ILLUSOIREMENT LES 6 DESTINEES

APRES L'EVEIL, TOUT EST VIDE, IL N'Y A PLUS RIEN ! PAS MEME D'UNIVERS !

SHODOKAN - Maître Yoka Daïshi

Au-dela des contradictions apparentes, il s'agit bien de deux expressions de la même réalité. La permanence de l'Univers en perpétuelle mutation est avérée par l'inexistence même de notre Ego et dans le second cas, par l'Eveil, nos sens se révèlent vides et l'Univers alors n'existe plus en tant qu'entité séparée.

Il apparait ainsi que ces deux assertions s'appuient chacune sur l'Usage de nos sensibilités et révèlent qu'envisager l'Univers visible/invisible en tant-que-distinct est une impossibilité de nature. Ainsi l'existence et la permanence sont non-existence et non-permanence et c'est ce qui constitue leur nature, à l'instar de la matière visible et de la matière noire.

Dans le commentaire du 17 Mars, je mentionnais la nécessité d'approfondir l'analyse et le fonctionnement des 6 sens dans la mesure où ils étaient indispensables à la constitution de notre personnalité mais en même temps terrain de la fabrication de notre égo, responsable lui, de notre vision tronquée du monde et des illusions qu'il engendre par conséquent

Comme expliqué précédement il y a autant de mondes que de sens influencés par les constructions mentales qu'ils alimentent et conditionnent autour des deux notions antagonistes que constituent le Bien et le Mal, la Vie et la Mort, Moi et les autres.

Les adeptes du zen soto par la pratique dite "maintenue" (gyoji) préconisent le retour au Corps et à l'Esprit par la présence à soi que représente la médiation zazen et, au-delà, l'abandon des trois têtes que constitue notre propre tête et les deux autres fantasmées à partir des notions ci-dessus décrites.

Il s'agit certes d'une image dont les effets sont ravageurs cependant. Elle génère l'attachement à la conscience personnelle que propose l'utilisation abusive des sens au détriment de notre appartenance égale à l'Univers que l'on oublie.

Au-dela de la méditation zazen, il importe "... d'appréhender les évènements de la vie avec naturel et simplicité ... " et " ... rejeter les relations compliquées et personnelles ..." c'est à dire celles qui satisfont seulement l'Ego (volonté de puissance, domination, appropriation, honneur et gloire...) afin que la vie quotidienne " ... ne s'écoule pas seulement pour notre seul profit ... "

Nous saurons alors la permanence de l'Univers par l'inexistence de notre Ego.

Extraits de GION SHOGI de maître Fuyo Dokai -

Il n'y a pas d'extériorité à l'Univers qui est un système clos, ouvert. Premier paradoxe.

La matière ne représente que 5% de la matière connaissable. 2ème paradoxe

L'énergie noire représente les 95% manquants (??...) - Le cerveau étant matière il ne fonctionne qu'à 5% de son potentiel. Les gens du CERN à GENEVE postule que le bozon de HIGGS aurait le vide pour origine et que la matière serait dépouvue de sens, d'où la question pour l'instant sans réponse : à quel moment et comment le Big Bang a t-il créé la Chapelle Sixtine ?

Au travers de ce questionnement c'est la question du sens qui est posé. A moins d'être obnubilé par une création transcendentale l'évolution permet d'admettre que de complexification en complexification croissante la matière crée sa propre conscience par la parole ainsi que le rapporte la Bible (au commencement était le verbe) et l'Hindouisme (la syllabe Om)

Ainsi la matière s'interroge elle-même et y répond en postulant l'identité de l'ensemble des phénomènes en même temps qu'elle reconnait à l'espèce humaine la capacité d'innover et d'inventer et de créer ...

... la chapelle sixtine.

ANAXAGORE - 4è s. av JC - Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau.

NAGARJUNA - 3ème s. ap JC - 1,1 – Jamais, nulle part, rien qui surgisse, ni de soi-même, ni d'autre chose, ni des deux à la fois, ni sans cause...

LAVOISIER - 18 ème s. - Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Ainsi donc l'existence, la notre, qui nous apparait stable, ferme et solide même si parfois elle se heurte à des difficultés majeures (accidents, décès, départ) se résoudrait à des transformations incessantes dont nous ne percevons même pas la réalité ? ...

Qui croire ? Qui entendre ? Qui suivre ?

Les institutions officielles, les sectes, les écoles, les pratiques, les philosophes ? ... ou bien notre sensibilité ?